Flowing water, Standing time

vêtements robotisés réagissant au spectre chromatique

silicone, verre, PVDF, composants électroniques

2019

Le projet est inspiré du livre « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » du neurologue Oliver Sacks qui relate le cas du marin perdu, Jimmie G, un patient âgé de 49 ans et persuadé d’en avoir 19 depuis son départ de la Marine. Choqué par sa propre image lorsque le neurologue lui tend un miroir, Jimmie redevient pourtant le jeune homme de 19 ans dès qu’il s’éloigne de son reflet. Ayant perdu le sens de la continuité du temps, Jimmie vit prisonnier d’un instant perpétuel, alternant entre une présence au monde et une présence à soi.
A l’instar de Jimmie G, les vêtements évoluent entre deux états et ne cessent de se métamorphoser d’un état à un autre, réagissant au spectre chromatique. Ce passage entre deux pôles opposés – de l’immobilité au mouvement – n’opère pas de manière dichotomique. Sur la trame du temps qui impulse de l’élan au cœur de l’inertie, fluctue l’intensité animant les vêtements d’une vie propre. Deux états qui ne sont ici que les points de chute d’une infinité de possibles.
En écho à cette mobilité variable, un mouvement chromatique habite également les deux vêtements. « Reconnaissant » les couleurs de leur environnement immédiat, ils sont à la fois liquides et caméléons, se modulant au rythme lent des reflets changeants de leur milieu. Un effet miroir est à l’œuvre : les vêtements réagissent à ce qu’ils « voient ». Tel le patient d’Oliver Sacks, ils alternent entre ce qu’ils sont et un potentiel d’être – ce faisant ils incarnent la complexité agissante au cœur de toute chose.


photos : Malina Corpadean



                     
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